(JO n° 159 du 11 juillet 1993)
Texte abrogé à compter du 1er janvier 2021 par l'article 3 de l'Arrêté du 7 décembre 2020 (JO n° 297 du 9 décembre 2020)
NOR : INDB9300469A
Vus
Le ministre de l’industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur,
Vu le décret n° 80-331 du 7 mai 1980 modifié instituant le règlement général des industries extractives ;
Vu le titre : Electricité, du règlement général des industries extractives, et notamment l’article 5, annexé au décret n° 91-986 du 23 septembre 1991 ;
Vu l’avis du conseil général des mines en date du 2 mars 1993 ;
Sur la proposition du directeur de l’action régionale et de la petite et moyenne industrie,
Arrête :
Article 1er de l’arrêté du 12 mai 1993
Les premiers soins à donner aux victimes d’accidents électriques, dans les industries extractives, avant l’arrivée du médecin ou des secours organisés par les pouvoirs publics, font l’objet de l’annexe I au présent arrêté.
Conformément aux dispositions de l’article 5 du titre : Electricité, du règlement général des industries extractives, l’exploitant doit porter à la connaissance des personnes susceptibles d’administrer les premiers soins aux victimes d’accidents électriques les dispositions de cette annexe I. Il doit, le cas échéant, organiser au bénéfice des personnes concernées la formation complémentaire rendue nécessaire, notamment par une connaissance insuffisante desdites dispositions.
En outre, les dispositions de l’annexe I sont résumées dans une affiche, dont le modèle figure en annexe Il au présent arrêté, qui doit être apposée dans tout lieu comportant des installations utilisant l’énergie électrique, autres que celles de très basse tension ; lorsqu’il s’agit de locaux, l’affiche doit être placée à l’extérieur comme à l’intérieur de manière à être apparente et facilement lisible.
Article 2 de l’arrêté du 12 mai 1993
Le présent arrêté entrera en vigueur deux mois après sa publication au Journal officiel de la République française.
Article 3 de l’arrêté du 12 mai 1993
Le directeur de l’action régionale et de la petite et moyenne industrie est chargé de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 12 mai 1993.
Pour le ministre et par délégation :
Le directeur de l’action régionale et de la petite et moyenne industrie,
M. Gérente
Annexe I : Consignes relatives aux premiers secours a donner aux victimes d’accidents électriques
En cas d’accident électrique, il faut :
Protéger : dégager l’accidenté, c’est-à-dire le soustraire au contact de tout conducteur ou pièce sous tension ;
Secourir : mettre en oeuvre d’urgence la ranimation ;
Alerter : faire prévenir les secours spécialisés.
1. - Dégageaient de l’accidenté (protéger)
Toute intervention imprudente risque d’accidenter le sauveteur. Pour soustraire la victime aux effets du courant, réaliser une mise hors tension.
1.1. En basse tension
Le sauveteur peut s’isoler lui-même à l’aide d’une perche isolante, de gants isolants,...
... ou en mettant hors tension par la manoeuvre d’un interrupteur omnipolaire,...
... ou par débrochage d’une prise de courant...
1.2. En haute tension
Il faut mettre hors tension avant de toucher à la victime ou au conducteur. Cette manoeuvre ne peut être assurée que par une personne qualifiée connaissant l’installation. L’isolement du sauveteur ne suffit pas.
1.3. Cas particulier des accidents survenant en hauteur
En présence d’un accidenté inanimé maintenu en hauteur par sa ceinture de sécurité, les chances de succès de ranimait sont plus grandes si le sauveteur peut, sans risque d’entrer lui-même en contact avec des conducteurs sous tension, pratiquer trois insufflations bouche à bouche ou bouche à nez en haut du support avant de descendre rapidement l’accidenté. La méthode est décrite au chapitre « Autres positions de l’accidenté » (2.2.4).
Si le sauveteur n’est pas en mesure de pratiquer une méthode de ranimation orale, l’accidenté doit être descendu le plus rapidement possible du support, sans tenir compte des positions qu’il pourrait prendre pendant la descente.
Dans tous les cas, on utilisera pour la descente de l’accidenté les moyens de secours prescrits : descenseur ou, à défaut, corde de service avec poulie ou tout autre moyen s’il en existe (harnais...).
2. Ranimation de l’accidenté (secourir)
Dès que l’accidenté a été soustrait au contact qui a causé l’accident, il faut regarder s’il respire ; dans la négative, et sans perdre une seconde, commencer la réanimation, de préférence par une méthode orale par insuflation bouche à bouche ou bouche à nez. Toute autre méthode de ranimation, en particulier le massage cardiaque externe, complément indispensable si la circulation est arrêtée, devra être pratiquée si le sauveteur est formé et entraîné. Cette ranimation devra être poursuivie jusqu’à l’arrivée de secours spécialisés.
2.1. Conditions générales communes d’efficacité des méthodes de ranimation
Rapidité d’intervention
Chaque seconde gagnée pour le début de la ranimation augmente les chances de succès.
Aussi :
- on ne doit pas perdre un temps précieux à transporter l’accidenté, sauf pour le soustraire, s’il y a lieu, à un risque persistant ;
- si l’accidenté a un col ou une ceinture, il faut les desserrer très rapidement tout en commençant la ranimation.
Libération des voies respiratoires
a) Bascule de la tête en arrière du fait du relâchement musculaire, chez une victime inconsciente, la langue entraînée en arrière par son propre poids et par la chute du maxillaire inférieur vient obturer l’arrière-gorge ; le passage de l’air dans les voies aériennes supérieures se trouve ainsi considérablement gêné. Pour remédier à cette obstruction, le geste simple à réaliser consiste à basculer la tête en arrière.
Pour réaliser cette position, placer les doigts sur la partie osseuse du menton et tirer la mâchoire, inférieure en avant de la face comme pour faire passer les dents inférieures en avant des dents supérieures (protrusion) et appliquer l’autre main sur le front en appuyant sur la tête, lui imprimant ainsi un mouvement de bascule en arrière. Ce mouvement doit être effectué avec douceur et progressivement.
b) Nettoyage de la cavité buccale.
Ce nettoyage peut être rendu nécessaire en cas de présence de corps étrangers : après avoir mis la victime sur le côté (position latérale de sécurité), avec les doigts, protégés si possible par une compresse ou un mouchoir, enlever d’un geste rapide tout corps étranger qui peut l’encombrer (caillot de sang, vomissements, mucosités, terre, appareil dentaire amovible,...).
2.2. Méthodes orales
Ces méthodes sont à utiliser quelle que soit l’origine de l’arrêt ventilatoire.
2.2.1. manoeuvres préliminaires
Elles sont identiques pour l’insufflation bouche à bouche et pour l’insufflation bouche à nez, et doivent être exécutées en quelques secondes.
a) Position de l’accidenté :
Dans le cas où l’accidenté est sur un sol régulier, le placer sur le dos. La position horizontale de l’accidenté n’est toutefois pas indispensable (voir paragraphe « Autres positions de l’accidenté » 2.2.4).
b) Position du sauveteur
Le sauveteur se place à côté de l’accidenté, à hauteur de la tête de celui-ci.
c) Libération des voies respiratoires
Bascule de la tête, protrusion de la mâchoire, nettoyage de la cavité buccale si nécessaire.
La position de la tête doit être maintenue pendant toute la durée de la ranimation.
2.2.2. Méthode du bouche-à-bouche
Premier temps : l’insufflation
Maintenir la tête de la victime basculée en arrière : maintenir la protrusion du maxillaire inférieur en s’assurant de ne pas comprimer les vaisseaux du cou ;
Prendre une inspiration normale ;
Appliquer hermétiquement la bouche autour dés lèvres entrouvertes de la victime et obturer le nez de celui-ci ;
Insuffler, tout en contrôlant le soulèvement du thorax.
Deuxième temps : reprise de l’inspiration du sauveteur Libérer le nez de la victime en ayant soin de maintenir le maxillaire inférieur et la tête de celle-ci en bonne position ;
Relever son propre buste pour inspirer à distance de la bouche de la victime ;
Ce temps correspond à l’expiration passive de la victime.
L’ensemble de ces mouvements doit se faire à la fréquence de douze à quinze fois par minute, chaque cycle (inspiration plus expiration) durant quatre secondes environ. Remarque :
L’obturation du nez de la victime est obtenue :
- soit en lui pinçant le nez ;
- soit par la pression de la joue du sauveteur sur le nez de la victime.
2.2.3. Méthode du bouche-à-nez
Premier temps : l’insufflation.
Maintenir la tète de la victime basculée en arrière, maintenir la protrusion du maxillaire inférieur en veillant à ne pas lui comprimer les vaisseaux du cou ;
Prendre une inspiration normale
Appliquer hermétiquement ses lèvres autour des narines de la victime en maintenant la bouche de celle-ci fermée ;
Insuffler tout en contrôlant le soulèvement du thorax ;
Deuxième temps : reprise de l’inspiration du sauveteur ;
Libérer la bouche de la victime en ayant soin de maintenir le maxillaire inférieur et la tête de celle-ci en bonne position ;
Relever son propre buste pour inspirer.
La fréquence est la même que dans la méthode du bouche-à-bouche.
2.2.4. Remarques importantes
Quelle que soit la méthode orale utilisée, si lors d’une insufflation le thorax ne se soulève pas, il faut vérifier qu’il ne persiste pas d’obstacle au passage de l’air : corps étranger, vomissements, sang, compression du thorax, mauvaise position de la tête et du menton, etc., et y remédier avant de commencer une autre insufflation.
Si un vomissement survient, tourner le corps de l’accidenté en bloc sur le côté afin que le vomissement s’écoule à l’extérieur et non dans les voies respiratoires.
Si l’aire pénètre dans l’estomac (constatation d’un gonflement anormal de la région située entre les côtes et le nombril), il faut vérifier la bonne position de la tête et du maxillaire inférieur.
Cas des jeunes enfants :
L’insufflation peut être faite à la fois par la bouche et par le nez. Le sauveteur souffle moins fort et plus rapidement ; d’autant moins fort et d’autant plus rapidement que l’enfant est plus jeune 25 mouvements par minute (jeunes enfants) à 40 (nouveau-nés).
Cas des trachéotomisés :
Si la victime a été opérée du larynx et est porteuse d’une canule après trachéotomie, il faut insuffler l’air dans la canule après s’être assuré que celle-ci n’est pas obstruée et non dans la bouche et le nez.
Autres positions de l’accidenté
La position horizontale de l’accidenté n’est pas indispensable et, dans certaines circonstances, d’autres positions apparaissent plus commodes ou permettent de commencer plus tôt la ranimation (sol irrégulier, accidenté au sommet d’un pylône ou d’un poteau).
Cas d’un accidenté en position verticale :
La ranimation orale peut se pratiquer sur un accidenté en position verticale (par exemple, accidenté retenu par sa ceinture à un pylône ou à un poteau).
Le sauveteur se place à côté et un peu au-dessus de l’accidenté, sans risque d’entrer lui-même en contact avec des conducteurs sous tension. Le dégagement des voies respiratoires supérieures reste le même : basculement de la tête en arrière et traction du menton en avant.
Si, vérification faite, la victime ne respire pas, trois à quatre insufflations sont pratiquées par la méthode du bouche-à-bouche ou du bouche-à-nez, puis l’accidenté est rapidement descendu.
2.3. Reprise de la ventilation spontanée
Quant la ventilation spontanée réapparaît, un électrisé présente parfois des mouvements convulsifs. La surveillance attentive de la victime reste indispensable car un nouvel arrêt respiratoire peut alors se produire et nécessiter la remise en oeuvre immédiate de la ranimation.
Quand la ventilation spontanée est bien rétablie, laisser l’accidenté couché sur le côté en position latérale de sécurité. Assurer une surveillance de la ventilation et de la circulation jusqu’à l’arrivée des secours.
2.4. Relais par des appareils à insufflation
L’utilisation d’appareils à insufflation agréés doit être réservée à des sauveteurs qualifiés et entraînés.
La mise en oeuvre de ce relais ne devra en aucun cas retarder la pratique de la ranimation.
2.5. Massage cardiaque externe
La ranimation ventilatoire doit parfois être complétée par la pratique du massage cardiaque externe ; celui-ci peut être entrepris par un médecin ou une personne préalablement formée et entraînée à la pratique de cette méthode.
Image non reproduite.
Après avoir libéré les voies aériennes, contrôlé l’arrêt ventilatoire et pratiqué trois insufflations, s’il n’y a ni reprise spontanée de la ventilation ni modification de la coloration du visage il faut craindre un arrêt circulatoire. Cet arrêt sera affirmé sur l’absence de pouls au niveau des carotides.
Mettre en oeuvre alors le massage cardiaque externe.
La victime étant allongée sur un plan dur, le sauveteur agenouillé à hauteur des épaules exerce sur la moitié inférieure du sternum, avec les talons superposés des mains, les bras tendus et verticaux, des compressions successives à la fréquence d’une par seconde pour obtenir un enfoncement du sternum de 4 à 5 centimètres.
Chaque compression est suivie d’un relâchement qui permet au thorax de reprendre sa forme normale. Le temps de compression est égal au temps de relâchement.
Si le sauveteur est seul, il pratique quinze compressions suivies de deux insufflations.
A deux sauveteurs, la fréquence est de cinq compressions suivies d’une insufflation.
2.6. Soins annexes
Eviter le refroidissement de l’accidenté, ne jamais le faire boire et surtout ne donner en aucun cas de boissons alcoolisées.
2.7. Causes d’insuccès
Au cours de manoeuvres de ranimation, les causes d’insuccès les plus fréquemment constatées sont :
- le retard apporté dans la mise en oeuvre de la respiration artificielle ; ce retard constitue la cause majeure des échecs et cette notion doit toujours être présente à l’esprit ;
- ne pas s’être assuré suffisamment de la liberté du passage de l’air dans les voies respiratoires supérieures comme il l’a été indiqué aux conditions générales communes d’efficacité (§ 2.1.) ;
- l’arrêt prématuré de la ranimation : en l’absence de ranimation, le sauveteur ne doit jamais abandonner les soins è un électrisé tant que le relais n’a pas été assuré par des secours spécialisés.
3. Appel des secours spécialisés (alerter)
S’agissant d’une urgence médicale (« détresse vitale »), il convient d’appeler ou de faire appeler sans délai les services compétents :
- les moyens de secours médicaux propres à l’entreprise quand ils existent et sont en mesure d’intervenir rapidement ;
- ou le S.A.M.U. (service d’aide médicale urgente : numéro d’appel 15 ou à huit chiffres) ;
- ou les services d’incendie et de secours (numéro d’appel 18 ou à huit chiffres).
Les indications qu’ils recueillent leur permettent d’apprécier la situation et de déclencher les moyens adaptés.
Cet appel ne doit pas interrompre les gestes de premier secours à la victime. Il faut, dans l’éventualité d’un accident, avoir noté à l’avance près du téléphone les numéros de ces services.
4. Mesures spéciales concernant les victimes d’accidents provoqués par la haute tension
La haute tension provoque des brûlures graves externes et internes. Ces dernières ne sont pas apparentes.
Aussi dans tous les cas il faut :
- ne pas perdre de vue l’accidenté ;
- le faire allonger ;
- protéger les brûlures et éviter le refroidissement ;
- appeler le S.A.M.U. ou prévenir un médecin.
Annexe II